Vol à la boutique de bonbon

Depuis que Lysis travaillait, il n’y avait que peu de chose qu’elle n’avait pu faire au sein de l’aquarium. La plupart comme la caisse ou les opérations auxquelles procédaient les vétérinaires dépendaient de l’âge ou des compétences, mais une des actions ne dépendait de rien de toute cela : l’inventaire ! A chaque fois que le patron recevait l’avis de future visite des inspecteurs, il réunissait tout le personnel disponible et montait une équipe de nuit afin que l’aquarium ne souffre pas de la moindre fermeture. Évidemment, les personnes faisant partie de ce groupe étaient payées beaucoup plus que celles de jour et obtenaient en plus une semaine de congé !

En temps normal, malheureusement pour l’enfant, ce jour - ou plutôt cette nuit - tombait la veille d’une journée d’école. En soi, l’illusionniste n’avait pas la moindre difficulté à supporter les nuits blanches, mais voilà, ce n’était pas au goût de son patron et de ses collègues que de rester éveillée avant une dure journée sur le campus… Elle faisait évidemment en sorte de protester, mais c’était sans effet à chaque fois.

“ Tu es vraiment certaine de pouvoir tenir ? “

Telle était la question qu’on lui avait posé des dizaines et dizaines de fois pendant la réunion, et pourtant, elle avait tenu ! La nuit avait été difficile : ils avaient minutieusement inspecté un à un tous les aquariums, comptant un à un chaque poisson, avaient fait l’inventaire de l’ensemble des stocks, des centaines et centaines de documents étaient passés entre les mains du personnel en vérifiant la moindre donnée… Mais l’inventaire se termina sans le moindre problème par un petit déjeuner du personnel présent offert par leur patron !

“ On t’avait dit que tu tiendrais mal une nuit blanche ! “

lui avait lancé une de ses collègues… Et elle avait parfaitement raison. Lysis s’était donnée à 100% toute la nuit, ne voulant décevoir personne… Mais s’endormait à moitié en mangeant son croissant. Maudissant les récents événements qui avaient eu le don de troubler son sommeil, la fillette se contenta d’un sourire en réponse à la dame. De toute façon, elle ne pourrait l’empêcher de participer au prochain inventaire pour peu qu’il ne tombe pas une veille d’école ! L’illusionniste n’aurait qu’à prétexter avoir grandi et de toute façon avoir bien fait son boulot cette fois-ci.

Après s’être lancé de l’eau dans la yeux, la petite avait alors repris le chemin vers le manoir Ômura, ce qui la poussa à traverser presque toute la ville tant l’aquarium était à l’autre bout de celle-ci.

" Arrêtez-la ! Elle se sauve sans payer les bonbons qu'elle a pris ! "

S’arrêtant un instant, la jeune Hunter vit ce qui semblait s’apparenter à une tornade brune foncer à toute vitesse à l’opposé du lieu d’où l’illusionniste venait. Une seconde à peine fut nécessaire pour que cette dernière se mette à courir à sa poursuite, lançant néanmoins une illusion afin de masquer sa présence à l’enfant.

Lysis ne se mêlait plus des affaires de police : une fois, cela lui avait largement suffit ! Mais d’un autre côté, c’était presque cruel de laisser quelqu’un pas plus haut que trois pommes avoir affaire aux officiers qui la mettraient sous les verrous (elle était persuadée que la voleuse y aurait droit !). Les Hunters n’étaient pas des policiers, c’était du coup sa mission d’arrêter la chapardeuse.

Étant plutôt rapide, évidemment, la petite n’eut pas grand mal à rattrapper celle qui l’était encore plus qu’elle. La voyant appuyée sur un mur à reprendre son souffle, Lysis fit cesser l’illusion, mais empêchant néanmoins ses pas d’être complètement perçus afin d’éviter que la fugitive ne prenne peur. Arrivant à sa hauteur, elle s’accroupit, lançant d’une voix aussi calme que possible :

“ Dis, tu sais que ce que tu as fais c’est pas bien ? “

Terminant sa phrase, elle tenta un petit sourire rassurant. Au fond, bien que s'occupant de ce cas, l'illusionniste ne souhaitait que retrouver son lit au manoir... Et au moins la petite aurait peur d'elle, au plus vite elle pourrait résoudre cette affaire !

Reprenant sa respiration, Inori n'entendit pas la hunter arrivé dans son dos. Quand celle-ci se mit à côté d'elle et entra dans son champs de vision, l'orpheline fit un pas sur le côté surprise par l'arrivé de la grande fille. Serrant son paquet de bonbon contre sa poitrine, elle failli s'enfuir, mais la voix douce de Lysis qui s'était mise à sa hauteur, la rassura un peu, elle ne semblait pas être en colère contre-elle.

“ Dis, tu sais que ce que tu as fais c’est pas bien ? “

Au fond d'elle Inori savait très bien que voler n'était pas quelque chose de bien, mais que pouvait-elle vraiment faire ?
Elle avait faim, son ventre criait famine, elle n’avait d'autre choix que de voler pour se nourrir. Sa maman n'étant plus la, elle n'aurait aucune chance de pouvoir se remplir le ventre de façon normal

" Mais j'ai faim... "

Le paquet de bonbon toujours serrée contre sa poitrine, Inori pu entendre son ventre gargouiller. Regardant d'un air coupable le sac rempli de sucrerie, l'orpheline l'ouvrit et pris une poignée de bonbon qu'elle mis dans sa bouche. Croquant à pleine dents les sucreries, elle pu apaisé un peu sa faim. Tout en mangeant ce qu'il restait dans sa bouche la petite fille leva les yeux en directions de Lysis qui ne semblait pas apprécier l'agissement de la petite. Voyant le regard de la hunter, la gamine se sentit encore plus coupable.

Ses yeux commençait à rougir, les larmes prête à couler à tout moment. La jeune voleuse baissa la tête les larmes prête à sortir. Elle savait que Lysis avait raison. Commençant à sangloter, la petite essaya avec difficulté de s'excuser.

" Je... je... je... ge chuis...."

Reniflant à chaque fois qu'elle parlais, la jeune fille était difficilement compréhensible.

" je suis... désssooollllééé "

Commençant à pleurer à chaude larmes, la petite fille répétais en boucles ses phrases toujours aussi difficilement compréhensible du fait qu'elle essayait de s’excuser tout en pleurant, rendant la tache compliqué pour Lysis de comprendre ce qu'elle disait.

Les explications de l’enfant semblaient comme couler de source pour elle, pourtant, ce n’était pas nécessairement le cas pour Lysis. Ne pouvait-elle donc pas rentrer chez elle et demander à manger à sa maman ? Surtout qu’il était très tôt, ainsi, elle aurait dû prendre un petit-déjeuner, non ? Ou peut-être s’était-elle perdue ? Mais elle déambulait dans les rues avec une certaine aisance, la possibilité était donc écartée.

La gamine avait alors englouti une poignée des bonbons volés, créant un léger froncement de sourcils de l'illusionniste. La petite n’avait visiblement pas compris ce qu’on lui reprochait, sinon, elle n’aurait sans doute pas mangé le moindre le bonbon… Mais pourtant, la réaction qui suivit était des plus inattendue pour la Hunter.

“ Ah… Mais non mais… “

Trop tard, l’enfant était déjà en train de pleurer et de bafouiller ce qui semblait être des excuses. Perdue, l’adolescente agita rapidement les mains, comme pour signifier à sa cadette de cesser, néanmoins, par peur de l’effrayer, elle arrêta rapidement. Comment pouvait-elle faire comprendre à la fillette qu’elle ne risquait rien mais qu’elle ne devait pas recommencer ? Déjà, il fallait la calmer…

Hésitante, l’aînée posa une main sur la tête de la plus jeune, lui caressant doucement les cheveux, comme pour apporter une présence rassurante. Si Hanyuu avait fait cela avec elle-même quand elle n’allait pas bien, cela pourrait peut-être fonctionner aussi avec l’enfant.

“ A-Arrête de pleurer… S’il te plaît… “

Une chose était sûr : ce n’était pas parce que Lysis était jeune qu’elle savait s’adresser à d’autres enfants ! Rapidement, elle fouilla le petit sac qu’elle avait avec elle et en sortit un mouchoir qu’elle tendit à l’enfant.

“ Allons, sèche tes larmes d’abord ! “

Elle réfléchit alors un instant : et si elle payait les bonbons de l’enfant ? De cette façon, la petite aurait eu la leçon qu’elle méritait parce qu’elle devrait s’excuser et le marchand verrait ses bonbons payés ! Pour la jeune fille, c’était la meilleure idée qui soit ! Au moins, il n’y aurait plus le moindre problème pour les deux personnes ! Et puis, elle pourrait même laisser un peu d’argent à la petite ! Peut-être sa maman était-elle trop pauvre pour pouvoir lui acheter souvent des bonbons ?

“ Tu sais quoi ? On va aller toutes les deux jusqu’au magasin de bonbon et tu vas t’excuser auprès du Monsieur qui vend les bonbons. D’accord… Heu… “

Elle aurait bien ajouté son nom, mais elle remarqua à cet instant qu’elle ignorait, ainsi, souriante, elle ajouta un :

“ Moi, c’est Lysis, et toi ? “