Tomodachi
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 Canis

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Naé
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MessageSujet: Canis    Canis  Icon_minitimeMer 25 Aoû - 16:28

Des bruits de pas résonnaient sur le dédale sombre que formaient les pavés froids du bas-fond de la ville. Le temps était lourd et  humide et je le sentais venir rafraîchir mon poil de gouttelettes salées. Je ne cessais de m'ébrouer afin de faire disparaître ces passagères clandestines, qui s'évanouissaient alors dans un morceau d'Azur, que mon maître m'accordait en faveur les soirs d'été.
   Tandis que je tolérais jusque-là le martèlement des pas qui venaient dans ma direction, l'odeur de l'étrangère finit par réveiller mes instincts les plus primaires, et tirant sur la corde qui me lacérait le cou, je tentais de l'atteindre, aboyant à tue-tête, grognant et raclant le sol.
    Il fallait qu'elle rebrousse chemin. Pourquoi le son se rapprochait-il ?  Pourquoi ne ressentait-elle pas la peur que je faisais pourtant éprouver à tous les passants qui osaient croiser mon regard ou ma voix ?
    M'arrêtant un instant je l'entendis frapper à la porte de ce que les hommes appelaient "Taverne". L'entendre rejoindre les autres dans la bâtisse principale finit par me mettre hors de moi.

J'aboyais donc de plus belle avant que mon maître n'entre dans l'arrière-cour.

" Motherfucker ! Ferme-la maintenant !"

Me détachant de mon attache, il me menaça de son bras avant de m'entraîner à l'intérieur du bâtiment.

Ne supportant pas son déplaisir, j'émis un son plaintif, et je me retins de me jeter sur la nouvelle venue lorsque je la vis enfin pour la première fois.

Elle n'était pas humaine, de cela je pouvais être sûr. Sa cape noire couvrait son visage et sa taille, et bien qu'elle ne se trouvait pas sur son territoire elle semblait ignorer le danger que représentait sa présence parmi les hommes de mon maître.

   Ce dernier ressaiera son emprise sur mon cou épais avant d'interroger l'étrangère qui était restée muette jusque-là.
D'une main ferme il intima l'ordre à la serveuse de venir leur servir un verre.
Il porta son mauvais whisky en bouche invitant la jeune femme à faire de même
La boisson âcre dégageait une odeur aromatique de tabac et de vanille.
Mon maître le bu d'une traître, je crois que l'homme fait cela pour impressionner ses pairs...  


 Je les regardais à présent se jauger, lui, elle. Un monde les séparait mais ils semblaient pourtant tenir à s'accorder autour d'un langage commun.
 Tous la regardaient, les hommes détaillaient le moindre de ses gestes, une mise à nue avant la mise à mort ?  C'est ce que je pensais à ce moment précis, reniflant l'odeur de l'homme qui éprouve à la fois le désir pour l'autre et l'envie macabre de le déchirer en lambeaux.

 Je recherchai la main de mon maître mais celui-ci ne me la céda pas, préfèrent s'accouder au comptoir, il invita la jeune femme à se rapprocher.

" Laisse-moi donc te voir. Les étrangers ont toujours eu le talent de me surprendre..."


Pas de réponse de la fille de lune. Elle restait là, se contentant de regarder celui qui est tout pour moi.

" Qu'est-ce qui t'amènes par ici ? Ignores tu donc que ces quartiers ne sont pas ouverts à tous ? Ces rues où tes pas ton menés, sont partagées, possédées par des entités qui te dépassent. Là, tu te trouves sur notre territoire, la rue passe encore, mais entrer à l'intérieur de l'un de nos bâtiments, c'est accepter nos règles, nos lois, c'est accepter de se mettre en danger et d'entrer dans un monde animal."

Transporté par les paroles de mon maître je ne pu m'empêcher d'émettre un grognement qui se noya très vite dans la pièce lorsque ce dernier me rappela à l'ordre.

" Silence le chien ! "


Je me recouchai donc à ses pieds, il valait mieux ne pas le contrarier. La voix de la fille de lune me fit néanmoins redresser la tête.

" Il est vrai que j'ai laissé mes pas me guider jusqu'à vous… Mais quel serait votre intérêt de me porter préjudice ?  L'homme ne gagne t-il pas à aider son prochain plutôt qu'à tenter de l'annihiler ? "

" Ne sois pas naïve mon enfant, ce sont les faibles qui pensent cela. Sous couvert de bienveillance, de bonté, le faible se soumet aux lois, et se comporte tel un bon citoyen car il ne peut faire autrement. S'il avait la possibilité de s'enrichir ou de transgresser les lois sans se faire punir, il le ferait. La loi du plus fort, c'est ça la véritable justice."

"Et bien, vous devriez peut-être repenser votre définition de ce qu'est être juste… L'homme bon existe, et si vous vous en remettez à moi, si vous me remettez vos prières, je vous promets de vous montrer le chemin".

" Tu as donc du sang divin qui coule dans tes veines… Je m'en doutais… Divinité ou pas cela ne change rien pour nous, tu es étrangère à nos coutumes, nos mœurs, tu ignores ce qui se cache dans le cœur de l'homme. La lune, n'est-ce pas de cet astre d'où tu viens, se trouve bien loin de la Terre."

Tout en disant cela, je sentis mon maître se lever. Il perdait patience. Il se rapprocha d'elle, la contraignant à se replier jusqu'au mur froid de la taverne qui la fit frissonner. Elle osa néanmoins lui répondre avec un aplomb qui commençait déjà à s'étioler au fur et à mesures des paroles prononcées.

" Je suis peut-être une étrangère, mais ne le sommes nous pas tous aujourd'hui ? Avant le paysan restait sur la terre paternelle et l'ouvrier reprenait la place de son père. Mais aujourd'hui personne n'a plus d'attache. Les terres dont nous sommes originaires ne coïncident plus avec nos identités. Nous sommes tous des exilés, ou des enfants d'exilés, oiseaux de malheur survolant un siècle façonné par les conflits. Nous sommes tous des oiseaux, et nous nous trouvons tous bien loin des ciels premiers."

Tandis que mon maître l'écoutait sans sourciller, la fille de lune se risqua à approcher sa main de son visage, fermant légèrement les yeux elle murmura,

" Même toi, tu en es un. Surtout toi. Tu n'as aucune stabilité personnelle. Tu ne possèdes aucun nid. Tu ne te trouves pas sur la terre qui t'a vu grandir. Et tu portes en toi les souffrances de tes ancêtres ravagés et contraints par l'histoire ensanglantée du XXe siècle et ton père …"

La voix de l'étrangère s'évanouit lorsque la main de mon maître attrapa sa gorge. Resserrant son étreinte, la caresse brulante fut accompagnée de mots tranchants, délivrés avec autant de douceur que ceux qui avaient été prononcés par la divinité.

" Ne t'avise plus jamais à me toucher de la sorte…"

Je le vis se rapprocher de son oreille. Ils étaient maintenant tellement proches qu'ils paraissaient ne former qu'un seul corps.

" Et ne prétends pas tout savoir de moi… Sais-tu que sur notre archipel subsiste des légendes concernant une déesse lunaire, dont la fille ne serait qu'une demi-divinité ?


La fille de lune tentait de s'échapper à son étreinte mais rien n'y faisait, elle murmura alors,


" Je sais bien… Ma mère. Je sais qu'elle sacrifiait des enfants humains afin de conserver sa puissance. C'est un monstre... je le sais... Je ne suis pas comme elle… Lâche-moi, je t'en prie…"


Un sourire se dessina sur les lèvres de mon maître en entendant la suppliciée formuler ainsi sa réponse.

" Hum.. Tu sembles plus intelligente que je ne le pensais. Mais sache que la réalité est toute autre. Nos contes ancestraux mentionnent bien ces sacrifices. Mais ce n'est pas pour elle que la déesse de la lune se repaissait du sang d'enfants innocents. C'est pour sa fille. C'est pour toi qu'elle le faisait. Car cette enfant bâtarde né d'un homme n'aurait pu survivre sur la lune autrement. Tu as vécu en pensant que ta mère était un monstre. Mais qui est le véritable monstre dans cette histoire ?

"Ce n'est pas vrai…"

Je la voyais blêmir sous les paroles de mon maître. Sa peau translucide semblait pourtant se recouvrir d'une étrange ombre noire, recouvrant lentement tout son corps.

Mon maître ne parut pas surpris par cela et ne la voyant rien rétorquer de plus, il poursuivit,

" Lequel de nous deux souffre le plus maintenant ? Ce n'est pas la vérité qui conduit Œdipe à se crever les yeux et à fuir. C'est la rapidité à laquelle il apprend la vérité qui le broie et le rend fou de douleur. C'est ce qui est en train de se passer pour toi… Alors déesse, vas-tu te crever les yeux, ou t'arracher le cœur ? "


Mon poil se hérissait maintenant sur toute mes vertèbres, un danger était imminent et mon maître l'ignorait. Je commençai à aboyer afin de le prévenir, ignorant ses remontrances. L'idée de la punition à endurer ne me décourageait pas. Je tentai même de m'interposer entre eux-deux. Mais ce dernier me rejeta violemment d'un coup de pied dans le flanc.

" Dégage Motherfucker ! Je te préviens, la prochaine fois, je viserai plus haut !"


L'ombre noire bleutée envahissait maintenant tout le corps de la fille de lune, seul son visage demeurait blanc satin. Je n'eu pas le temps de me relever, que je vis déjà une sorte d'éclair naître au niveau de sa poitrine.


Le froid m'aveugla un instant et je me sentis projeter sur le sol.


La douleur était grande et je n'y pouvais rien. Rien. J'osai ouvrir les yeux et cherchai du regard mon maître. Impossible d'avancer, je restai là couché, à le regarder brûler par un froid astral, et je ne savais plus qui j'étais. La vision de son être figé et blanchi était à vomir, à tuer, à égorger. Que pouvais-je faire ? Que faire pour lui ? J'aurais tant aimé ressentir le coup de sa main ou de son pied. je finis par me mettre debout, me rapprochant de lui, la truffe basse, noyant la pièce des mes pleurs aigus. Et c'était comme lorsque j'étais petit et que je courais vers lui à la recherche de la chaleur réconfortante de ses bras. Mais à présent, ses bras étaient coupés, le réconfort n'était plus possible. Seul l'odeur de métal persistait dans cette réalité foudroyée. Elle, avec son visage d'étrangère, elle me regardait, et je pense qu'elle était peinée par ma peine. Elle essuya de sa main les larmes de ses yeux qui semblaient être là par inadvertance.
Elle s'effondra au sol aux côtés du corps sans vie de mon maître, comme épuisée par tant d'énergie déployée. Face à elle, les hommes de mon maître semblaient se libérer de leur immobilité passagère et commencèrent à se rapprocher de la meurtrière.

Plein de haine et de rage je m'élançai vers elle, voulant être le premier à faire couler le sang, de celle qui venait de détruire mon monde.
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Martin Smith
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MessageSujet: Re: Canis    Canis  Icon_minitimeMer 8 Sep - 22:14

"mais c'est une super nouvelle ! Il faut qu'on aille fêter ça !"

Dans une des plus grandes rues des bas quartiers se tenait un grand gymnase qui faisait office de club d'autodéfense. Martin Smith qui venait tout juste de s'exclamer avait à l'instant appris la nouvelle que "Coach", l'homme à qui il devait tout, était enfin devenu le propriétaire du club. L'ancien proprio en avait fait don à son locataire pour son départ à la retraite. Il était persuadé que son club pourrait perpétuer avec Coach et aider les jeunes des bas-quartiers comme il l'avait fait avec Smith.

"Oh là, une minute fils, y'a rien d'officiel pour l'instant. J'ai pas encore signé les papiers. Je comprend ton enthousiasme mais attendons que tout soit terminé avant de fêter ça."

Le jeune policier, qui ne manquait jamais une occasion pour aller faire la fête et boire un coup fut légèrement dépité de voir que Coach préférait attendre que tout soit officiel avant de célébrer l'événement. Après tout, rien empêchait de célébrer à la fois l'annonce et la signature... Mais il savait que Coach était très borné et qu'il ne le suivrait pas. Soit, Smith attendra que la signature se fasse avant d'aller faire la tournée des bars avec l'homme qu'il considérait comme son père.

"Ok... Comme tu veux..."

Quelques jours plus tard...

Alors que Smith rentrait du travail, il fut étonné de voir que le club de boxe était déjà fermé. Sur la porte était affichée un mot où il était inscrit "férmeture exepssionelle aujourd'hui. Le club ouvrerra demain au horairre habituelles" les quelques fautes de l'affiche firent sourire Smith. Pas de doutes, c'est bien Coach qui a écrit ce mot.
Smith tenta quand même d'enclencher pour voir si la porte était fermée mais rien ne se passa. Il avait bien sûr le double des clés, vu qu'il habitait le logement au dessus du club mais en temps normal il y avait encore du monde à l'heure où il rentrait. Le policier inséra la clé dans la serrure et la fit tourner faisant entendre un cliquetis fort agréable. Il ouvrit la porte et entra avant de fermer le verrou derrière lui.


"Coach, t'es là ?"

Il ne fallut pas longtemps pour qu'il reçoive une réponse du concerné qui l'appelait depuis le bureau. Smith se demandait ce qui avait bien pu pousser son plus fidèle ami à fermé si tôt. En entrant dans le bureau, Smith vit que coach rangeait des document dans un classeur, il fit immédiatement le rapprochement avec leurs conversations d'il y a quelques jours.

"Attends mais je croyais que c'était la semaine prochaine que tu signais les documents ?!"

"Le vieux Paul à décidé de partir en vacances dès la semaine prochaine. Alors il a avancé la date de la signature. C'est officiel fils, je suis désormais le propriétaire de ce petit paradis."

"Mais c'est genial !"

La fatigue accumulée de la journée avait laissé place à un enthousiasme sans limites de la part du policier. Il devait à tout prix aller arroser ça avec Coach.

"Cette fois, pas question de te défiler ! On va aller fêter ça !"

Coach rit aux éclats. Il ferma son classeur, le rangea dans le tiroir de son bureau et se leva toujours en riant.

"Et pourquoi crois-tu que j'ai fermé le club si tôt ? Je n'attendais plus que toi ! Alors où veux-tu aller ?"

Cette question sembla ravir le policier. Il ne tarda pas à lui répondre :

"Quelle question... Pourquoi se limiter à un seul lieu ? Devenir le propriétaire de cet endroit c'est ton rêve depuis que je te connais, alors on va fêter ça à fond ! On va faire la tournée des bars !"

"Sera-tu au moins capable de me suivre ? N'oublie pas que j'ai vécu quelques temps en Russie, je me suis fait un bon ami là bas. Il m'a fait goûter des alcools plus forts que jamais tu ne pourrait imaginer. Tu serais KO après un seul verre."

Les deux hommes continuèrent de discuter ensemble de tout et de rien. Le vieil ami russe de Coach, le nouveau travail de Smith ainsi que ses coéquipiers, les projets pour le club d'autodéfense, les vacances du vieux Paul (l'ancien propriétaire du club)... La temps avait beau être gris et humide, les deux hommes n'y faisaient guère attention.

"D'ailleurs, il m'a dit qu'il partait en France. Alors t'imagine, aussitôt j'ai pensé à Paris, mais en fait pas du tout. Il a voulu voir à quoi ressemblait la campagne et les montagnes là-bas. Il a réservé un vieux chalet le Thillot je crois que ça s'appelle. Je lui ai demandé de me ramener du vin et du fromage."

Un bar, deux bars, trois bars... Les heures passaient et les lieux de beuverie se succédaient, jusqu'à cette étrange taverne... Vu de l'extérieur, celle-ci ne semblait pas très accueillante. Un chien attaché à une corde était couché près de l'entrée. Montait-il la garde ? Appartenait-il au propriétaire de la taverne ? Les deux hommes n'en avaient aucune idée et c'était bien le dernier de leurs soucis. Ils se jetèrent un rapide coup d'oeil et sans même communiquer, ils comprirent que cet endroit allait consituer la prochaine étape de leur tournée des bars.

Smith et Coach marchèrent d'un pas cadencé et lorsque qu'ils ouvrirent la porte quelques regard se tournèrent vers eux. Visiblement la plupart des clients ici étaient des habitués et ils n'avaient pas l'habitude de voir de nouvelles têtes entrer. Martin Smith invita Coach à s'asseoir à une table libre dans un coin du pub sans prêter attention à tous ceux qui les dévisageaient. Le barman alla à leur rencontre et leur demanda d'un ton un peu sec ce qu'ils comptaient boire.


"On va prendre deux pintes de votre meilleure bière. A moins que vous ayez quelque chose de mieux à nous conseiller ?"

Le barman ne chercha pas à continuer la conversation, il répéta deux pintes après que Smith ai parlé et il partit directement à son bar pour les servir et se débarrasser d'eux au plus vite. Peu à peu, Smith et Coach se fondirent dans le décor et plus personne ne prêtaient attention à eux. Les deux amis s'étaient même fait un jeux dans lequel ils classaient les différents bars dans lesquels ils s'étaient rendus. Ils avaient plusieurs critères comme la propreté des lieux, la qualité de la bière servie, l'accueil ou les animations... Inutile de dire que celui-ci n'était pas très haut dans le classement. Dire qu'ils venait de quitter un pub assez sympa avec billard et jeu de fléchette pour atterrir ici. Enfin bref, les dux hommes discutaient ensemble encore et toujours, le lien qui les unissait était très fort. Bien q'ils ne soient pas biologiquement père et fils, l'un comme l'autre se considéraient comme tels. Et ils avaient toujours des sujets de discussion sans jamais en tomber à court.

Soudainement, le chien à l'extérieur se mit a aboyer et une nouvelle personne entra dans le bar. C'était une femme, un événement assez exceptionnel pour que tous les clients la fixent sans la quitter des yeux. Leurs regards étaient encore plus insistants que lorsque Smith et Coach étaient rentrés. Certains d'entre eux avaient même une lueur perverse dans le regard à la vue de cet être du sexe opposé. Il y avait un silence de mort dans la taverne et pourtant la nouvelle venue ne s’inquiéta même pas de tous ces gens. Elle se dirigea le plus simplement du monde vers le comptoir, pas très loin du propriétaire du chien. La tension était palpable et les deux amis l'avaient bien remarqué. Même eux s'étaient arrêtés de discuter ensemble pour observer la situation. L'homme au chien entreprit alors d'ouvrir la discussion avec l'étrangère. Visiblement le ton qu'employait l'homme ne plaisait pas à Coach.


"Fils..."

Dit-il en s'adressant à Smith.

"Je sais j'ai remarqué aussi. Elle est sacrément mignonne hein ?"

Légèrement dépité par les paroles de Smith, Coach leva les yeux au ciel. Mais il savait très bien que malgré la manque de sérieux de sa réponse, Smith était prêt à agir.

La discussion continuait autour du comptoir et l'homme haussait de plus en plus la voix, comme pour prouver sa supériorité envers l'étrangère. Cependant après que la jeune femme ait été saisie par l'homme Smith s'apprêta à se lever mais fut stoppé net par la main de Coach posée sur son épaule.


"Attends y'a un truc qui cloche..."

Lui murmura-t-il. Le sens de l'observation de Coach était bien utile car qui sait ce qui aurait pu arriver à Smith si il y était allé, lui qui avait toujours le défaut de se précipiter un peu trop vite sans réfléchir. Smith lui lança un regard qui semblait vouloir dire « On doit intervenir » ce à quoi son ami hocha négativement la tête et lui fit signe d'observer la jeune femme. Le chien de l'homme aboyait lourdement sur elle et son maître le frappa une nouvelle fois. Mais à peine quelques secondes plus tard, le corps de l'inconnue fut entièrement recouvert d'une étrange ombre et un éclair frappa l'homme. De toute évidence, il est mort sur le coup. Cette fois, il était temps pour Smith et Coach d'agir. Les deux hommes  se levèrent d'un bond et se mirent de part et d'autre de l'inconnue pour la protéger des hommes qui commencèrent à vouloir venger leur ami dont le corps sans vie gisait au sol. Le chien sauta sur la fille de la lune, prêt à lui arracher la gorge de ses crocs, mais il fut stoppé net par le bras de Coach. Les canines de l'animal se plantèrent dans l'avant-bras de l'homme faisant couler un filet de sang, pourtant, il n'y avait aucun signe de douleur de sa part. En réponse à l'attaque du chien, il fit un brusque mouvement en arc de cercle, envoyant la bête contre un mur. Pendant ce temps, Smith sortit de sa poche sa plaque de policier et tenta un bluff contre tous les clients du bar.

''Police ! Je vous ordonne de vous arrêter ! Cette femme est recherché et est extrêmement dangereuse ! Mon collègue et moi on s'occupe de tout !''

La carrure de Coach ainsi que la confiance dans la voix de Smith semblait convaincre les hommes qui se calmaient peu à peu. Quelques uns d'entre eux se dirigeaient vers le corps pour se rendre compte de la situation. Les deux amis devaient vite sortir d'ici avant que ces types ne fassent finalement justice eux-même. Smith prit la femme par la main et l'obligea à le suivre hors du bâtiment. Coach le suivit de près et sortit juste après Smith et l'étrangère. Dehors, l'air se faisait de plus en plus humide et la pluie n'allait pas tarder à tomber. Smith se tourna vers son ami.

''Ton bras ?''

''J'ai connu pire. On doit la mettre en sécurité.''

Le premier lieu qui vint à l'esprit de Smith fut évidemment le gymnase de Coach. Smith se tourna rapidement vers la jeune femme. Il ne comprenait pas comment une fille si frêle puisse dégager une attaque meurtrière si puissante en seulement quelques secondes.

''Est-ce que vous allez bien ? On va vous emmener en lieu sûr. On doit vite partir d'ici avant que l'un d'entre eux ne se décide à nous suivre.''

Smith et Coach emmenèrent la semi-déesse dans la rue et en à peine une dizaine de minutes, ils arrivèrent à leur destination. Heureusement pour eux d'ailleurs car la pluie était tombée d'une traite et tous les trois furent trempés jusqu'aux os. Coache ouvrit la serrure de la porte et fit rentrer Smith et la jeune fille avant de refermer derrière lui. Il proposa à l'invitée de s'asseoir sur un canapé qui faisait face à un ring de boxe. Smith quand à lui se dirigea vers les vestiaires duquel il ramena trois serviettes pour leurs  permettre de se sécher.

''Je suis désolé. Avec tous ces événements, nous n'avons pas fait les présentations. Lui c'est Martin, et moi c'est Derek, mais vous pouvez m'appeler Coach. Tout le monde m'appelle comme ça.''

Smith tiqua en entendant Coach l'appeler par son prénom, mais il ne dit rien. Il était surtout curieux de savoir qui pouvait être cette jeune femme.

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Naé
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MessageSujet: Aranea   Canis  Icon_minitimeMar 18 Jan - 13:22

D’étranges vibrations vinrent me déranger durant mon sommeil. Recroquevillée sur moi-même, mes yeux s’ouvrirent un par un, aveuglés par la lumière fulgurante qui venait de déchirer la pénombre habituelle. J’eus pourtant la force de délier mes membres interminables, avant de partir à la recherche de ce qui avait osé troubler ma douce torpeur. Je quittai ainsi mon domaine hexagonal fait de fils d’argent, que j’avais moi-même savamment tissé, et dont je n’étais pas peu fière.

 Je m’élançai dans le vide, telle une danseuse d’opérette, suspendue seulement à un simple fil. Et c’est ainsi que je les vis. Deux humains, aux allures assez colossales comparés à ceux sur lesquels j’étais monté dernièrement. Mais en descendant encore, je m’aperçus qu’une femme les accompagnait, petite et fêle. Que pouvaient-ils lui trouver ? Elle ne serait pas bonne à porter un enfant. Mais peut-être comptaient-ils seulement se repaître de son sang lunaire ?

Bien que légèrement déçue, je me mis à regarder la scène qui se jouait sous moi.

 La fille de lune paraissait troublée. Dans ce vaste espace, elle n’était pas à sa place. Elle sentit un liquide chaud brûler le fond de sa gorge et maintenant son ventre, elle réprima un haut le cœur.

La serviette que lui amena l’homme aux cheveux carmin l’aida quelque peu à se tranquilliser. Elle la reçut avec une immense gratitude, se séchant le visage et le cou lentement.

 Ce n’est pourtant pas lui qui retint son attention, mais le second, qui venait de se présenter, lui, ainsi que son compagnon. Apparemment peu gênée par les vêtements humides qui épousaient maintenant parfaitement ses formes, les rendant visibles aux yeux de tous, elle s’approcha de cet homme titanesque, à la chevelure argentée. Le dénommé Coach détenait en effet un bras aux lambeaux de chair arrachés. D’un geste presque maternel, elle releva la manche abîmée, découvrant une plaie sanguinolente, où l’on pouvait déjà voir une croute jaunâtre se former sur les pourtours de la blessure. La demi-mortelle, tenant d’une main le bras tendu de l’homme, profita de sa main libre pour la placer au-dessus de la plaie. Elle la referma presque instantanément à l’aide d’un rayonnement lunaire, qui projeta dans la pièce, une étrange lueur blafarde qui suffit à brûler mes mille yeux.

Ainsi aveuglée, je perdis l’équilibre et commis l’erreur de lâcher le fil auquel j’étais suspendue. J’atterris alors sur une peau chaude et douce bien que parsemée de poils roux. Voyant une ouverture que formait un tissu dont les hommes aiment s’affubler en toute occasion, sûrement pour lutter contre le froid, je me glissai dans celle-ci, et allai me refugier dans un recoin sombre qui me convenait bien mieux. Je restai cependant sensible aux éclats de voix que je percevais toujours sous forme de vibrations.

« C’est fini. », purent-ils l’entendre dire. Elle regarda tour à tour les deux hommes avant de poursuivre en ces termes.


Alternative n°1

« Moi, Naé, demi-déesse de la lune, tiens à vous remercier de m’avoir ainsi sauvée. Votre bravoure témoigne de votre bon cœur, et pourtant, je ne suis pas sûre de mériter pareil sort. J’ai en effet tué un humain… Si ce dernier disait vrai, je serais même responsable de la mort de beaucoup d’autres individus… Que dis-je ? Des milliers d’enfants ont peut-être péri par ma faute, afin que je puisse continuer de vivre sur la lune. »

L’émotion dans sa voix était perceptible. Elle réussit néanmoins à se contenir, souhaitant aller jusqu’au bout de ce qu’elle s’apprêtait à proposer à Coach et à Martin. Serrant ses mains jointes sur sa poitrine, elle dit d’une voix intelligible :

« Je souhaite donc racheter mes fautes. Je ne peux souffrir plus longtemps l’idée d’avoir ainsi puisé l’énergie vitale de tous ces enfants. C’est la vérité que l’homme m’a révélée. Je ne suis pas digne de recevoir la prière des hommes, moi, qui ai privé certains de leurs petits. C’est vrai… quel Dieu digne de ce nom, tuerait la descendance de ses fidèles ? »

La fille de lune se mit à genoux, « Je vous en prie, laissez-moi être votre arme durant les prochaines années. J’expierai ainsi mes péchés. Je suis sûre que je pourrais vous être utile. Je peux blesser et soigner. Je n’ai pas besoin de me nourrir ou de boire. Je ferai tout ce que vous souhaitez. Acceptez-moi comme votre arme… S’il vous plaît… Je ne vous décevrai pas ! Je vous le promets ! »

C’est avec ferveur et dévotion que la demi-déesse lunaire avait prononcé ces derniers mots.


Alternative n°2

 « Vous n’auriez pas dû me sauver. Une fois morte, peut-être que mon essence divine, délivrée de son enveloppe charnelle, aurait pu revenir à la lune. Là, j’aurais alors interrogé ma mère, pu entendre la vérité de sa bouche. Pourquoi m’avoir ainsi emprisonnée une bonne partie de mon enfance ? Pour quelles raisons véritables, faisait-elle le sacrifice d’enfants de la Terre ? »

La fille de lune s’approcha prestement de la fenêtre la plus proche, et la brisa en mille morceaux d’un éclair blanc et vif. Elle ramassa alors l’un des morceaux de verre qui gisait au sol, le choisissant d’une assez grande taille, puis revint vers ces deux sauveurs en le leur tendant.

« Je vous en prie, prenez cela, et blessez-moi avec. Je suis affaiblie ; je ne mettrai que peu de temps à succomber de cette blessure. »

C’est avec une détermination sans failles que la demi-déesse lunaire avait prononcé ces derniers mots.


Alternative n°3


 « Moi, Naé, fille de la déesse de la Lune, doit mon existence à des milliers d’âmes innocentes. Je l’ai appris aujourd’hui de la bouche de l’un d’entre vous.  Cet homme, qui prônait la loi du plus fort, se trouve maintenant figé par mon froid astral et aucun souffle ne soulèvera plus jamais sa poitrine. Tous ces enfants n’auront pas été sacrifiés en vain. Je m’engage à éliminer de la surface de la terre tous ses mécréants. Oui. Je vouerai mon existence à purger ce monde de la laideur et de la bassesse qui se nourrissent des faiblesses des hommes et les poussent aux vices. Ainsi, je deviendrai la déesse protectrice des hommes, et je serai louée par les vertueux et les corrompus me craindront. »

C’est avec un regard froid que la demi-déesse lunaire avait prononcé ces derniers mots.  
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MessageSujet: Re: Canis    Canis  Icon_minitimeJeu 17 Mar - 12:47

Incroyable, c'était le mot de Coach suite au « miracle » qu'avait accompli la déesse de la lune. Ses blessures dues à la morsure du chien se refermèrent peu à peu tandis qu'une apaisante lumière envahissait la pièce. Bien qu'ayant vécu presque toute sa vie à Tomodachi, Coach n'avait que très rarement été témoin d'un tel spectacle. Il en venait même à penser que les capacités dont étaient dotés certaines personnes ne servaient qu'à semer le chaos. Et pourtant voilà que son bras le le faisait plus souffrir. Il avait beau ne rien dire pour rester digne devant Smith, la mâchoire de l'animal était très puissante et lui avait causé de sérieux dégâts. Après que la fille de la lune ait terminé ses soins magiques, Derek recula d'un pas et examina attentivement son bras. Ses vieilles blessures étaient toujours présentes, mais il n'y avait plus aucune trace de ce qui était arrivé aujourd'hui. Puis la jeune fille se mit à parler, elle qui était restée plutôt silencieuse depuis qu'ils l'avaient sortie du bar miteux.

« Moi, Naé, fille de la déesse de la Lune, doit mon existence à des milliers d’âmes innocentes. Je l’ai appris aujourd’hui de la bouche de l’un d’entre vous. Cet homme, qui prônait la loi du plus fort, se trouve maintenant figé par mon froid astral et aucun souffle ne soulèvera plus jamais sa poitrine. Tous ces enfants n’auront pas été sacrifiés en vain. Je m’engage à éliminer de la surface de la terre tous ses mécréants. Oui. Je vouerai mon existence à purger ce monde de la laideur et de la bassesse qui se nourrissent des faiblesses des hommes et les poussent aux vices. Ainsi, je deviendrai la déesse protectrice des hommes, et je serai louée par les vertueux et les corrompus me craindront. »

Smith et Coach s'échangèrent un regard. Cette fois, ce fut au policier de prendre la parole.

"Oula, attendez... Comment-ça  les éliminer ? Écoutez, déjà rien ne dit que ce que vous a raconté ce type était vrai, si je devais croire tout ce que me disait le premier venu, je serais quand même sacrément naïf. Sans vouloir vous offenser bien sûr."

Smith ressentit un léger frisson, comme si un insecte ou une araignée s'était glissée dans ses vêtements.

''Ensuite, je ne peux pas vous laisser dire ça. Est-ce que vous connaissez Tomodachi ? A voir comment vous êtes entrée dans ce bar sans savoir que ce quartier est peut-être le moins fréquentable de la ville, sois vous cherchiez des problèmes, sois vous ne connaissez pas la ville. Et bien que vous sachiez visiblement vous défendre, je ne suis pas sûr que vous vouliez vous battre en y entrant.''

La formation de Smith dans la police commençait à porter ses fruits. Jamais auparavant, il n'aurait pu avoir un tel sens de l'observation et de la déduction. Il avait même appris quelques techniques de « cold reading » de la part de Reita.

''Vous savez, dans cette ville il y a plein de personnes ayant des pouvoirs ou des capacités surnaturelles. Et si vous partez en guerre contre les « mécréants » comme vous dites, vous vous retrouverez forcément face à l'un d'entre eux un jour ou l'autre. Je ne peux pas vous en empêcher, j'en suis conscient, mais je peux peut-être vous faire changer d'avis, croyez-moi, la violence n'est pas une solution. Je connais peut-être quelqu'un qui peut vous aider.''

Martin pensait à Mikuno lorsqu'il avait prononcé sa dernière phrase. Elle était l'une des rares personnes possédant un pouvoir qu'il connaissait. Il y avait aussi Kai, mais l'ex-commissaire était déjà parti. Soudainement, des bruits de l'extérieur mirent fin à la conversation. Quelqu'un toquait à la porte. Était-ce les types du bar qui les avaient retrouvé ou quelqu'un d'autre...?
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