Complainte sanglante

En pleine forêt une grande bête noire était en train d'agoniser lentement. Elle ne faisait aucun bruit, ne bougeait pas. Seule sa respiration rauque trahissait son état. Peut-être qu'il était aussi visible dans ses grands yeux noirs légèrement suppliants. Elle n'avait pris aucun coup, ni même ne s'était battue, pourtant plusieurs sillons sanglants marquaient ses membre antérieurs. Une forte odeur de sang émanait de l'endroit. Pourtant en soit les blessures n'étaient pas excessivement grave. Le problème étant qu'elles étaient laissées volontairement à l'abandon. Le regard de l'animal était fixe. En face d'elle un être frêle et maigre. Ce manque de chairs contrastait avec sa grande taille lui donnant par la blancheur de sa peau un aspect cadavérique. Leur deux regards se fixaient inlassablement. La jeune femme à la longue crinière brune était appuyée contre un arbre. Sur ses bras des marques de griffes identiques à la panthère. Elle lisait dans ses puits d'encre en silence. Celle-ci la suppliant du regard. Elle ne savait dire ce qu'elle préférait y lire. Quel espoir ou quelle libération lui offrir. Elle savait que le félin voulait qu'on les soigne ou qu'on les achève. Elle ne supportait plus ni l'attente, ni l'indécision, ni la confusion, ni la douleur, mais la fille ne faisait rien. Elle semblait inconsciente.

À leurs côtés, une autre animal les regardait, le regard blessé et suffoquant. Il avait si mal de les regarder ses détruire ensemble. Il avait tant voulu leur chercher du secours, mais sa mère lui avait interdit. Le griffon doré était le seul à lâcher des plaintes de douleurs. Des gémissements de souffrance non contenus s'échappaient de sa gorge. Il émettait une sorte de litanie inconsciente qui marquait son mal, sa déchirure intérieure, son envie de désobéir... Mais personne n'entendait. Aucun oreille ne semblait atteinte par cette complainte déchirante de cet enfant qui perdait sa famille sans pouvoir l'aider. Personne ne venait, tout le monde s'en fichait. Il ne savait que faire si elles s'éteignaient de cette manière. Il savait chasser, se nourrir, survivre... Mais saurait-il vivre ? Il ne pouvait qu'observer la lumière qui disparaissait lentement de leur yeux sans trouver la force de bouger et contraindre sa mère à la vie qu'elle ne voulait plus... Quand il vit les paupières s'alourdir et se refermer il hurla. Elles n'étaient pas mortes il les sauverait, il ne pouvait pas vivre sans elle. Aussi, il déploya se ailes, cherchant une odeur d'être vivant capable de l'aider.

Depuis quelques temps la rêveuse semblait s'intéresser de nouveau à la Terre, les espoirs de tous ces êtres lui étaient devenus chères... Quelsue soit les but qu'ils voulaient atteindre... Elle avait encore en tête ce qu'elle venait de faire subir à son frère, et s'en voulait un peu, mais là quelque chose semblât la perturber encore plus...
Il ne lui fallut que très peut de temps pour réagir, le jeune griffon plein de désespoir crut qu'il venait de s'envoller après avoir hurlé, certe il avait hurlé mais la suite était devenu bien plus onirique...
Dans son sommeil il s'était envolé pour chercher de l'aide, et une petite fille était apparue devant lui... La jeune femme blessée semblait regarder la scène elle aussi...

"- Jeune griffon, je comprend ta détresse, et je compte t'aider a rejoindre ton rêve, mais avant tout dis moi ce qu'il vous est arrivé. Car je ne vois que tristesse et douleur en ce lieu que ma sœur voudrait joie et douceur... Raconte moi tes peines et ton désire de vivre sera sauf..."

Le petit griffon doré ne comprit pas ce qu'il se passait, il réalisa même qu'il volait sans battre des ailes, et pourtant son surplace était parfait, mais plus que tout le fait de comprendre ce que disait cette humaine qui parlait sans même mouvoir ses lèvres lui paraissait invraisemblable...

Le griffon était perdu. Il savait parfaitement qu'un surplace sans mouvement était impossible. Il n'y avait pas de vent pour le porter rien ne bougeait, mais il volait. Il avait finir par comprendre que les choses pouvaient parfois être forcées... La compagnie de sa mère était en soit quelque chose de bien étrange de même que cette moitié de son âme matérialisée qui pouvait changer avec aisance de forme. Ce n'était pas "naturel" et ça l'était en même temps. Depuis qu'il était né, il avait toujours entendu sa mère lui parler dans la tête dans qu'elle ne bouge ses lèvres mais jamais personne n'avait pu établir ce même lien avec lui. Il pensait ce lien exclusif uniquement pour un cadeau pour sa naissance, car il n'y avait qu'à lui et sa moitié qu'elle parlait.

La jolie jeune fille en face de lui communiquait de cette manière si particulière à sa mère. Il avait l'impression que ce lien avait été violé, qu'il faisait quelque chose de mal de laisser ainsi une étrangère obtenir cet accès à son esprit. Mais il y avait une autre certitude qui lui disait de se laisser faire, il devait sauver sa mère. Il pouvait comprendre de cette manière et se faire comprendre. Il voulait de l'aide, cette aide non négligeable qui était le point clé de leur survie à tous. Il pensa donc à toute sa détresse en cet instant, à l'horreur que serait sa vie sans elles à l'abandon dont il se sentait l'objet, à la souffrance de voir cette douleur imprimée sur leurs visages au bord de la rupture... Il voulait retrouver ce bonheur qu'il vivait avec elles, cette joie qui l'envoutait quand elles s'occupaient si délicatement de lui, cette plénitude qui l'enivrait quand ils dormaient tous ensemble, veillant les un sur les autres. Tout ça c'était son bonheur, sa joie, son plaisir. Il ne voulait d'une vie insipide sans elles. Ce furent toutes ces images qu'il véhicula dans son esprit afin de convaincre l'être devant lui de l'aider.

Morphéa s'étonnait de la réaction première du griffon puis réalisa qu'il était finalement logique que sa réaction soit celle là... Elle fit un geste de la main après avoir vu les détresses de cet être magique, puis d'un coup le rêve s'arrêta.
Le Griffon réalisa alors qu'il était blottit contre sa mère, qui de son côté semblait être de plus en plus faible... Mais en tournant légèrement la tête il put voir la petite fille qu'il avait vu dans son rêve qui touchait les blessures de celle à qui il devait d'être né, sur le coup il eu presque une vision d'horreur, sa mère fermant les yeux l'air appaisé, mais d'un apaisement que seul la mort aurait pu lui apporter, dans son élan de tristesse, les larmes l'empêchant de bien voir, il ne put remarquer le mouvement qu'exerçait la cage thoracique d'Arandin. Cette petite fille venue avec de si douce paroles était elle là pour achever tous ceux qu'il aimait? Était elle un monstre sans cœur? Il devait défendre celles qui n'avaient pas encore été touchées par cette horrible démone!

"-Veux tu que j'apaise aussi les souffrances des autres aussi? Ce que tu m'as montré était si vague, veux tu l'aide d'Exidya ou celle d'une shinigami? Je peux faire les deux, mais je t'avouerais que le travail de ma soeur est moins triste a réaliser ^^."

Que pouvait donc raconter cette horrible créature sous ses allures d'ange? Et que pouvais bien faire cette Exidya? Il voyait bien ce qu'était le travail d'un shinigami et apparement elle venait de le faire sur sa mère, mais Exidya apporterait elle une mort plus douloureuse? Le petit griffon ne comprenait pas ce que pouvait bien vouloir cette fille qui souillait son lien unique... La rage commençait a bouillonner en lui, elle lui avait promis de l'aider a réaliser ses rêve et voila qu'elle venait y mettre fin... Le pauvre était désemparé...

(désolé je fais surtout part des sentiments de ton personnage)

[hrp : C'est pas grave Razz

Mais j'ai juste une petit précision à apporter : Sa "mère" n'est pas une griffonne. C'est Arandin mdr. En fait elle a trouvé l'oeuf de Kin' et l'a "couvé" jusqu'à éclosion, c'est donc pour lui sa mère. :p ]

Kinari enrageait, bouillait, suffoquait. Elle avait touché sa mère, elle avait donc touché au dæmon également. Lui qui voulait uniquement les sauver, elle semblait vouloir les tuer. Il voulait hurler son désespoir et sa rage. Ce n'était pas l'aide qu'il lui avait demandé. Il eut un éclair à ce moment, s'il était encore temps... Il renvoya les sourire, la joie de vivre, le rire de sa mère. Il lui montra sa vie son plaisir de la rendre fière de lui. Son besoin impérieux de les protéger envers et contre tout, lui, le mâle. Il ne voyait que ça les images qu'il lui avait montrées auparavant ne devaient pas être assez fortes. Il ne fallait pas les tuer c'était de l'aide qu'il voulait. Il voulait qu'on les sauve. Il ne voulait pas les perdre si injustement...

Il frotta son bec contre la joue froide de sa mère laissant s'échapper une nouvelle plainte de tristesse. il savait qu'il désobéissait, mais sa mère était sa vie. Il ne voulait pas qu'elle s'en aille avant l'heure qu'elle l'abandonne déjà. Il voulait lui montrer que la vie était encore belle et qu'elle pouvait encore tant lui offrir. Mais pour cela elles devaient vivre. L'être humain et la bête à la robe noire. Toutes les deux dualité d'une même personne, d'une même âme.

Etrangement, quand il toucha la fille dæmon de son bec alors qu'il la croyait froide il eut l'impression qu'elle était aussi chaude que lorsqu'elle vivait, mais autre chose étrange le dæmon n'avait pas disparut, elle lui avait pourtant déjà dit que quand elle disparaitrait son dæmon la suivrait...

"-Sèche tes larmes et regarde mieux, j'avais bien compris que tu ne voulais pas perdre celles que tu aimais, et c'est pour ça que je lui ai donné de mon énergie vitale, lorsqu'elle se réveillera de son rêve ta mère sera en pleine forme, ne te méprend pas sur mes actions, je ne souille pas le lien si fort que tu as avec elle, c'est juste que je ne peux parler qu'au travers de tes pensées, je suis un être de rêve, ma présence n'est possible que si je dors ailleurs, celle que tu vois ici est mon moi rêvé. Maintenant essaie de réveiller ton Arandin chérie, son rêve guérisseur est fini et j'ai la permission d'Exidya pour faire disparaitre les êtres de la mort qui étaient venu la chercher. Je t'ai promis de t'aider à réaliser tes rêves et je suis une grande dragonne de parole, quand je promet je fait... Donc si je dois réaliser ton rêve fais le plus en détail, je sais bien que tu rêve que ta famille soit heureuse, je n'ai pas besoin que tu me le montre, mais ton véritable rêve quel est il?"

Morphéa ne comprenait pas que le griffon ait pu douter d'elle, elle qui n'avait jamais fait autre chose que de rêver... Mais, étant immortelle et n'ayant jamais douté, elle ne pouvait pas comprendre ce qu'il se passait dans la tête du griffon...
Le petite fille souriante toucha alors la blessure du dæmon ce qui provoqua un petit gémissement de plaisir chez la dormeuse, et fit sursauter la dragonne... Qui avait tellement dormi dans sa vie qu'elle ne connaissait strictement rien de ce qui existait sur cette planette...

L'animal aux ailes d'or senti enfin la chaleur. Cette douce sensation qui apaisait les pires maux du monde. Cette douce caresse qui soignait toutes les blessures et surtout celles du cœur. Elles étaient en vie !!! La fillette lui expliqua ce qu'elle avait fait pour lui et pourquoi elle ne pouvait pas lui parler vraiment. Mais ça ne le dérangeait plus. Elle les avait guéries converser avec ainsi était maintenant naturel. I lui était si reconnaissant qu'il lui aurait fait la fête si le poids d'un griffon adolescent ne risquait pas de la blesser. Elle lui fit comprendre qu'elle avait réalisé ce qu'il voulait, mais qu'elle souhaitait faire plus. Elle lui avait demandé sont véritable rêve, son but, son ambition. En premier lieu il vit sa famille toujours heureuse, puis le temps passa au cauchemar quand la santé de sa mère avait commencé à se dégrader. Elle souffrait mentalement, ce qui se répercutait sur son corps dont elle ne prenait plus soin. Il la voyait triste, seule, se détruire toujours un peu plus et ces cauchemars la réveiller en pleine nuit en hurlant. Lui il voulait... Il voulait être fort ! Plus fort que les cauchemar, plus fort que les ennemis qui les agressaient, plus fort que tout ce qui menacerait sa famille. Il voulait être suffisamment fort pour pouvoir toujours les protéger et ainsi rendre le sourire à sa mère. Il voulait tant la voir heureuse, en bonne santé et remplie de cette joie de vivre qui l'animait toujours, avant...

La fillette regarda alors le griffon dans les yeux puis s'approchât de lui, ses yeux d'un bleu cristalin devinrent jaunes, et reptiliens, son sourir amical lui ne changea pas. Le griffon était donc un doux rêveur, la dragonnette s'approcha de lui et lui fît un câlin, durant l'étreinte le griffon put ressentir quelque chose changer en lui, le doute qu'il avait sur sa force pour proteger sa mère venait de disparaître, une grande force l'envahit, puis disparut aussi vite laissant place au plaisir procuré par un sort de soin surpuissant, alors qu'il ne souffrait d'aucune blessure...

"-Ton souhait est réalisé, tu auras la force de protéger ceux que tu aimes, mais attention, ton pouvoir ne se déclenchera que dans un seul cas, lorsqu'un proche ou toi même se fera agresser par n'importe quoi, ta force changera selon la situation, si l'agresseur est une maladie tu deviendra un soigneur, s'il est un dangereux assassin ta force physique sera supérieur à la sienne... Mais attention, tu sera capable de protéger, mais cela ne veux absolument pas dire que tu gagneras à tous les coups... Maintenant tu vas dormir pour que nous puissions avoir une discussion avec Arandin... Je n'ai pas vu dans tes visions ce qui l'a mise dans cet état et cela m'inquiète..."

sur cette dernière parole le griffon se roula en boule comme un chaton se serrant contre sa mère. et la fillette disparut de sa vue, elle venait parcontre d'apparaitre dans le rêve de la femme qui dormait déjà.
Le monde dans lequel Arandin progressait dans son rêve était inquiètant, la vision qu'elle avait était l'exacte inverse de la suituation réelle, ce n'était pas elle qui avait été blessée mais Kin, et ce n'était pas la marcheuse de rêve qui était venue les aider, mais KalimShaar était venu mettre fin aux douleurs du griffon, elle se battait comme une chatte le ferait pour défendre ses chattons, malgrée la différence de force, elle ne comptait pas baisser les bras...
Quand elle apparut dans le rêve d'Arandin, Morphéa se prit donc l'une des attaque de cette mère désespérée, ou plutôt de son dæmon... ce qui provoqua aussi une énorme vague d'énergie dans le cauchemar, qui elle même provoqua un arrèt du temps dans cet horrible rêve... Au même moment le vrai Kin fut téléporté dans le rêve de sa mère, ce qu'il vit le térifia mais lui le savait, il avait été prévenu par la marcheuse de rêve, ceci n'était pas réel...

"- Dites, m'dame, je peux jouer avec vous au poupées des rêves? Ca fait ci longtemps que j'ai pas pu jouer à un jeu avec quelqu'un dans son propre rêve..."

Ce coup ci le griffon vit les lèvre de la fillette bouger, le dæmon aussi parcontre Arandin elle entendit cette voix dans sa tête, sans savoir vraiment d'où elle venait même si ça lui semblait évident...

Kinari se sentit apaisé, il savait qu'il avait maintenant la force de protéger les êtres qui lui étaient chers. La fillette ne lui avait pas seulement fourni la force suffisante, elle lui avait donné une véritable assurance et le courage nécessaire à affronter toutes les situations auxquelles il serait confronté. Il avait à nouveau cette envie de sauter partout pour exprimer sa joie, mais se retint sagement. En effet c'était un être expansif, qui avait besoin d'autant de tendresse et d'affection qu'il pouvait en dispenser. Aussi sa mère lui offrant douceur et attention, il souhait lui montrer à quel point il l'aimait lui aussi. Il avait se désire de démontrer aux autres qu'il était heureux et aimé en les aimants. Il finit par s'allonger contre le corps chaleureux de celle qui l'élevait. Sitôt fait, un long bâillement lui échappa. Ses paupière se fermèrent, lourdes du sommeil qui s'était soudainement imposé à lui. Il gagna en douceur le pays des rêves d'où se déroulait un cauchemar. Ses yeux d'or purent alors constater la douloureuse scène qui se jouait plus bas.

Arandin était déchirée, les larmes ruisselaient sur son visage, le marquant de traces brûlantes et irritantes. Sa vision était rendue floue et mouvante par toutes cette eau salée qui glissait de ses yeux. Son adorable compagnon gisait sur le sol, les membres postérieurs blessés et sanglants. Elle avait bien sûr immédiatement cherché à le soigner mais rien ne fonctionnait. Tout ce qu'elle faisait ratait irrémédiablement, et plus elle persévérait, moins ses tentatives ne marchaient. L'odeur de sang lui donnait de violents haut-de-cœur. Elle avait appelé, crié, hurlé, pleuré, supplié, tout le monde s'en moquait. Elle les voyait tous les encerclant, le dos tourné. Tous ses amis, et aucune ne bougeait. Elle avait bien cherché à les faire réagir en demandant, priant, s'aplatissant même à genoux pour quérir leur aide. Mais rien ne se passait. Leurs yeux étaient vides, fixes, elle n'était pas là. Son existence y avait disparu. Elle avait bien tenté d'attraper l'un d'entre eux pour le secouer, mais sans aucun regard, toujours la même expression froide, il l'avait giflée. Il l'avait frappée l'envoyant voler plus loin. Alors à nouveau elle avait donné tout le volume de sa voix dans une plainte de rage qui n'en avait fait ciller aucun. Le seul résultat fut l'arrivée d'une autre personne.

KalimShaar fut le seul qui l'entendit, mais ce ne fut pas de l'aide mais une nouvelle torture qu'il lui offrit. Aussitôt il chercha à s'en prendre au blessé. La jeune femme n'eut alors d'autre solution que de se lancer dans une lutte acharnée en compagnie de Lina pour protéger le petit être qu'elle regardait grandir. Elle était obligée de se battre avec les maigres forces et moyens à son bord. Elle jouais des poings, mordait, griffait de toutes ses forces, et le dieu se riait d'elle. Il l'éjectait simplement comme si elle était simple moustique venu asticoter un avant bras. Malgré cela elle se donnait corps et âme dans chaque coups, cherchant à repousser son agresseur qui avançait toujours un peu plus. Il voulait qu'elle perde tous, tous ceux qu'elle chérissait en lui prouvant combien elle était faible et inutile. Il voulait qu'elle se retrouve seule, rongée par la peur et la haine constamment plongée dans les ténèbres sans lumière pour lui tenir compagnie. Alors elle souffrait, de toute cette solitude, impuissance, inutilité...

Lina était en train d'attaquer quand soudainement une petite fille reçu le coup qui ne lui était pas destiné. Sa maitresse quant-à-elle allait lancer une nouvelle attaque désespérée au moment où toute la scène se figea. Elle eut bien du mal à comprendre ce qu'il arrivait, puis la lumière se fit dès qu'une voix fluette résonna. Elle resta choquée pendant quelques secondes avant de reprendre contenance et tenter de comprendre ce qu'on lui avait dit. Elle répéta quelques mots vides de sens pour elle :

"Poupées des rêves ? Qu'est-ce que c'est ?"

La petite fille semblait sourire, mais son regard était devenu triste, la scène qu'elle voyait lui faisait beaucoup de mal, le monstre qui torturait cette femme n'était autre que le frère qu'elle avait toujours adoré, mais qu'elle venait de punir pour avoir fait des méfaits trop graves... L'image figée devint alors si calme... Puis vint la question d'Arandin, plus pertinente qu'elle n'aurait pu le croire d'ailleurs.

"-Et bien, je ne sais pas si tu t'en est rendu compte, mais ici tu n'es pas dans le monde réel, c'est l'un de tes rêves, ou plutôt cauchemar. La réalité est toute autre, et ton cher Kinari est en pleine forme, c'est toi qui était blessée. Celui que tu combat ici n'est autre que mon frère, mais rassure toi je ne suis pas du genre à faire souffrir les gentilles personnes. Alors sèche tes larmes."

La jeune femme semblait toujours sous le choc de ses émotions, était elle prête à croire ce que lui racontait cette gamine qu'elle n'avait d'ailleurs jamais vue? Et puis comment connaissait elle son nom? Et pourquoi il y avait deux Kin dans son champ de vision embué par les larmes?

"-Et si je répondais à ta question? Toutes les silhouettes qui se sont arrètées de mouvoir sont une partie de ton cauchemar, c'est elles les poupées des rêves. Je vais t'expliquer, les rêves comme les cauchemars sont le reflet de ce que tu vis. Hors ici je crois comprendre que tu es aussi l'une des victimes de mon frère. Ta plus grande crainte est la même que celle de ton fils Kinari, celle de ne pas être capable de proteger les tiens… Et aussi tu as l'impression, ce qui est peut être réellement le cas, que tes amis t'ont abandonnée. Ce jeux que je te propose est une sorte d'exorsisme. Le but étant que tu crois de nouveau en ta force, donc ici je te demande de transformer ce cauchemar en rêve, et je t'y aiderais, Kin t'y aidera et Lina t'y aidera comme elle l'a toujours fait…"

La jeune femme en pleurs ne savait pas tellement comment réagir. Son cerveau avait un peu de mal à se remettre en marche à cause du choc de l'arrêt brusque de tous les protagonistes autour d'elle hormis la petite fille et le second Kinari sous ses yeux. Le griffon lui sauta d'ailleurs directement dans les bras comme à son habitude pour montrer sa joie. À ce moment elle comprit qu'il s'agissait bien de son fils adoptif et que la nouvelle arrivante disait vrai. Elle devait vraiment rêver bien qu'elle ne ressente pas la douleur de ses propres blessures. Elle avait tellement envie de se sortir de cette situation quelque soit la manière. Elle acquiesça d'un mouvement de tête, pas parfaitement certaine de comprendre ce qu'il allait se passer. Arandin essuya donc ses joues cuisantes et se mit à caresser les plumes et les poils de son compagnon doré de manière automatique pour se donner du réconfort et du courage. Ainsi il se sentait aimé et elle rassurée. Lina quant à elle vint lentement se coller à sa jambe pour y frotter sa tête massive de panthère noire dans un geste réconfortant. Toujours un peu perdue, l'adolescente demanda :

"Euh c'est quoi comme jeu ? Je n'ai pas vraiment bien compris ? En tout ca je... Je souhaiterai vraiment sortir de ce cauchemar. J'aimerai tellement ne plus être inutile, seule et impuissante face à ce qu'il m'arrive. Cette situation est tellement insupportable. Je ne sert à rien et mes amis s'éloignent de plus en plus de moi. Je voudrait que ça change et ne plus être un boulet pour eux. Si ton jeu m'aide, alors je veux y jouer."

La dragonnette regarda la femme qui était déjà en partie apaisée, elle venait d'accepter et la suite du rêve repris au ralenti, mais ce qui semblât étrange, c'est qu'Arandin n'y participait plus vraiment et Lina non plus, une espèce de clone d'elles se lançait à l'assaut du devil, en se faisant contrer, l'image s'arrêta à nouveau, et la dragonette regarda la gardienne dans les yeux…

"- Regarde bien ta façon de faire, tu es aveuglée par ta fureur, et en plus de ça je le vois dans ton regard avant même l'assaut tu es sûre que tu vas te faire massacrer… Si tu ne crois pas en toi, tu n'arriveras jamais à avancer. Mais avant tout dans ce cauchemar je vois une chose positive au milieu de tous ces malheurs, tu devines ce que c'est? Oui c'est bien ça, tu as au moins une chose à la quelle tu tien, et ce n'est pas à ta vie, ta façon d'agir le montre parfaitement, tu es prête à tout pour Kinari, même à donner ta vie… Quand on a quelque chose pour nous raccrocher à ce monde, il nous est plus dur de mourir. Et ce parce qu'on ne doit pas mourir pour ceux qu'on aime, mais vivre pour eux, à part de la tristesse que crois tu que ton sacrifice va lui apporter? Maintenant qu'on a vu ce que tu aurais fait dans la suite de ce cauchemar, on va revenir en arrière et changer tes actions. Penses très fort à ce qui te sauverait en même temps que ton fils et nous verrons ce que ça donne."

Arandin fut étonnée par ce que la fillette appelait un jeu, ça ressemblait plus au tournage d'un film, ou plutôt a la réalisation de son scénario, mais en rien elle ne pouvait voir ce qui pouvait être amusant dans cet entrainement… Et puis cette longue explication ressemblait plus au discours d'un psy qu'a celui d'une fillette de 5 ans, mais à part l'histoire du jeu rien ne permettait de penser que cette gamine avait vraiment l'âge de son apparence…

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